L'Action française naît en pleine affaire Dreyfus. Leur mot d'ordre est « la seule France » et leur leitmotiv est de réagir contre l'anarchie qu'ils déclarent « résulter de la proclamation sans précaution ni contrepartie » des droits de l'homme[C 1]. À ses débuts, l'influence de l'Action française se situe dans les salons provinciaux et repose sur certaines notabilités. », La version des faits est discutée. CENTRE ROYALISTE D'ACTION FRANCAISE à Paris - L’annuaire Hoodspot - Adresse, numéro de téléphone, produits et services de CENTRE ROYALISTE D'ACTION FRANCAISE. La jeunesse, les ligueurs, les Dames et les Jeunes Filles, le journal, réagissent sans trêve ni merci contre l’antimilitarisme, l’antipatriotisme et le désarmement, ce que l’Action française considérait comme « la décomposition et l’affaiblissement de l’esprit national qui ont suivi l’affaire Dreyfus. Logotype de la Ligue d'Action française de 1905 à 1936. En 1936, la guerre d’Espagne ravive l’anticommunisme au sein de l’Église. Dans les lycées, un mouvement de Coordination autonome des lycées aux initiales rappelant celles du mouvement post-soixante-huitard de Michel Recanati et Romain Goupil est créé afin de s'introduire dans des établissements scolaires très hostiles pour y susciter des noyaux sympathisants, puis de transformer ces noyaux en groupes Action française lycéenne (AFL). », « Innocent ou coupable, Dreyfus devait être sacrifié à l'intérêt national », Voir sur ce point la distinction opérée par. Par ailleurs, le journal quitte le nom d’Aspects de la France pour reprendre son titre d'origine : L'Action française hebdo[247]. », À compter de 1920, l'Action française formule les critères de « « juifs bien nés » et de « services rendus » (notamment à la guerre) susceptibles de laver les Juifs français, et eux exclusivement, de la tare judaïque », observe ironiquement l'historienne Catherine Nicault[40]. Mais cette presse — qui envoyait des milliers d'abonnements gratuits et qui devait payer les amendes aux tribunaux pour les articles diffamatoires qu'elle publiait — était fortement déficitaire et faisait régulièrement appel à des souscriptions pour lutter « contre l'or juif »[A 6]. Une revue du nom de Réaction est créée et comptera une dizaine de numéros. En février 1906, l'Action française fonde son Institut afin, dit-elle, « de redresser les intelligences qu'ont égarées la littérature et la philosophie du dix-neuvième siècle, la presse, le haut enseignement de l'Université républicaine ». Un grand nombre des espoirs militants et dirigeants de l'Action française sont tombés pendant la guerre et Maurras leur rendra hommage dans Tombeaux en 1921 : Henry Cellerier, André du Fresnois, Pierre Gilbert Crabos, Léon de Montesquiou, Lionel des Rieux, Jean-Marc Bernard, Albert Bertrand-Mistral, vingt-et-un rédacteurs de la Revue critique comme Joachim Gasquet, Octave de Barral, Henry Lagrange, Augustin Cochin. Georges Valois trouve la position de l'AF trop archaïque. Comme le souligne Eugen Weber, « l'égoïsme sacré avait plus de poids que la réalité des camps de concentration »[A 32]. C'est dans ces années que l'AF obtient sa notoriété. Vaugeois était alors républicain ; sa revue le fut, tout en acceptant la collaboration du monarchiste Charles Maurras mais aussi des républicains, des catholiques et des libres penseurs[C 1]. Dans l'opinion d'extrême droite et dans de larges franges de la droite conservatrice, les articles de Maurras ont imposé comme une évidence la nécessité de « régler la question juive » d'un point de vue politique : soit dans le cadre plus étendu du problème des « métèques », soit par une dénaturalisation des Juifs français, soit, enfin,par un « statut » particulier définissant des limitations et interdictions professionnelles. ». En 1906, Georges Clemenceau assure pour la première fois la présidence du Conseil. Ainsi, chaque ligueur de l'Action française doit prêter un serment qui affirme notamment : « Seule, la Monarchie assure le salut public et, répondant de l’ordre, prévient les maux publics que l’antisémitisme et le nationalisme dénoncent[34]. On peut bien les brûler toutes, ce n'est pas notre affaire », « Espérons que personne ne prendra cela comme un prétexte pour nous inonder de juifs au moment où les derniers arrivés sont un péril mortel pour la France. En 1955, autour du journal, le mouvement politique « Centre de propagande royaliste d'Action française », officiellement appelé Restauration nationale se structure. En liaison avec des intellectuels britanniques, Il soutient le gouvernement républicain d'. Le nationalisme maurrassien va dès lors s’articuler et se définir comme la volonté de restaurer un pouvoir fort dont le but est de rendre la nation à elle-même en rétablissant les fondements de l’État, l’armée, la magistrature, l’Église, et ce, en excluant les étrangers, nomades, immigrés sans racines, qui « campent » sur le territoire national, c’est-à-dire ce qu'il appelle les « quatre États confédérés », à savoir les juifs, les protestants, les francs-maçons et les métèques[20]. Ce que nous voulons, c'est moins expulser les Juifs du territoire, que les expulser de notre nationalité. Notre jour viendra ! En 1934, l'Action française rassemblait 60 000 adhérents, dont 7 000 dans la région parisienne[73]. Quand la guerre éclate en 1914, l'Action française se plie à l'Union sacrée en apportant un « soutien ferme et indéfectible aux gouvernements en place[89] ». À la même époque, L’Avant-Guerre de Léon Daudet expliquerait « avec preuves et documents irréfutables, que l'invasion commerciale et industrielle allemande couvre un vaste réseau d'espionnage. Accordingly, the CRAF claims to be the natural heir of Action française, a movement of political … De fait, comme l'écrit Eugen Weber, « l'Action française n'avait aucune sympathie particulière pour la théorie nazie, encore moins pour les hommes qui l'appliquaient »[A 31]. Charles Maurras, quant à lui, décrivait avant l'heure les conséquences du prochain holocauste : « Cinq-cent mille jeunes Français couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue. Toutefois, en dépit de la présence de plusieurs normaliens maurrassiens au début des années 1930, tels Robert Brasillach ou Thierry Maulnier[59], et bien qu'elle ait été un vivier pour les pages littéraires du journal[60], l'École normale supérieure de la rue d'Ulm reste pour sa part largement réfractaire aux idées nationalistes[F 3]. Maurras prévient qu'il demandera le meurtre de Schrameck si la force publique assassine ses partisans : Dans un contexte de crise économique et de scandales politiques — notamment l', Pendant sa captivité, Charles Maurras écrit chaque jour son article politique pour, Sur le plan de la technique de la prise de pouvoir, les maurrassiens seront impressionnés par la capacité du fascisme à mettre fin au désordre démocratique libéral, Sur le plan de la politique extérieure, Maurras ne cessera de prôner face au péril allemand une union latine englobant la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, L'obsession de la menace hitlérienne se traduit par l'ouverture de. Caplain résigna ses fonctions d'administrateur de la revue. La Restauration nationale (Centre de propagande royaliste et d'Action française, aujourd'hui RN) est une formation politique royaliste française fondée en 1955 par Pierre Juhel et Louis-Olivier de Roux , originellement issue de l'Action française et de la doctrine du nationalisme intégral de Charles Maurras. En 1971, la Nouvelle Action française de Bertrand Renouvin, Gérard Leclerc et Yvan Aumont, fait scission de la Restauration nationale. Le GAR est la structure militante de l'association ASC. Dans ses Mémoires, à la date du 28 octobre 1917, Raymond Poincaré écrit : « Depuis le début de la guerre, Léon Daudet et Charles Maurras ont oublié leur haine contre la République et les républicains, pour ne plus penser qu’à la France »[90]. Le recours à la violence est effectivement récurrent[G 2],[61], pour empêcher l'expression d'idées différentes[réf. » Toutefois, « les responsables communautaires restent sur la réserve » et relèvent plusieurs manifestations de l'antisémitisme maurrassien durant les années 1920[42]. Les victimes du nazisme réfugiées en France dès le mois de juin étaient alors décrites comme une « invasion judéo-maçonnique » dans le journal[170]. Avant la Première Guerre mondiale, l'AF n'est pas très développée à l'étranger. Jusque-là, l'AF était une association d'intellectuels qui se réunissaient au café de Flore et lançaient leurs mots d'ordre dans une revue paraissant tous les quinze jours. »[A 68],[236]. De fait, il « refusait d'accepter les conséquences de ses observations : jamais pro-Allemand, Maurras ne pouvait tout simplement pas se résoudre à surmonter sa profonde et bouillante aversion pour les ennemis de l'Allemagne » (les démocrates et les Soviétiques)[A 37]. » Quant à l'opinion des juifs français sur l'antisémitisme de l'Action française en particulier, Nicault affirme que « hormis les antifascistes qui considèrent que les disciples de Maurras comptent au nombre des « pires ennemis des Juifs », les « Français israélites » ont tendance à ne pas les mettre tout à fait dans le même sac que les autres [antisémites français]. 10, rue Croix-des-Petits-Champs 75001 Paris. Entre 1987 et 1993, la Restauration nationale connaît un renouveau militant, intellectuel et pamphlétaire[246] à travers le l'arrivée d’une nouvelle génération qui se fera appeler la « Génération Maurras ». www.royalistes.net Mais l'antisémitisme et la xénophobie de l'Action française ne signifient pas son adhésion à la doctrine nazie. Elles ont des contacts parce qu'elles tendent à réformer les mêmes situations vicieuses et à remédier aux mêmes faiblesses de l'État. Néanmoins, une mouvance intellectuelle et une école de pensée fortement influencée par elle en prend le relais, notamment avec la droite littéraire de l'après-guerre (Pierre Boutang, Roger Nimier, Jacques Laurent, Michel Déon, Antoine Blondin)[235]. Fin 2018, Elie Hatem crée une organisation dissidente appelée « Amitié et Action française ». Mais l’oubli se paie cher L’erreur. Mais elle n'avait que peu d'intérêt pour les implications de la doctrine national-socialiste à l'intérieur des frontières allemandes et tournait en dérision l'indignation facile contre l'antisémitisme d'Hitler[A 31]. Cependant, sur son site officiel, elle souligne qu', Concernant les qualificatifs d'« extrême droite », de « racisme » et d'« antisémitisme », l'AF considère qu', Soutenant que la famille est la base de la nation et qu'il ne peut y avoir de mariage qu'entre un homme et une femme, l'AF participe, en 2012 et 2013, à. Collectif, « L'Action française, les grandes heures de la Ligue ». Face aux périls qui menacent la France, la solution royale. Ce laboratoire idéologique de la réaction, hélas non dénué de talent, qui poursuit son travail de subversion[272]. La FURF sera une des principales composantes du Mouvement royaliste français (MRF). Ne s'intéressant pas, au fond, à la question effective de l'innocence ou de la culpabilité de Dreyfus, qui devait selon lui être sacrifié à l'intérêt national[D 1],[f], il généralise le cas Dreyfus en dénonçant ses défenseurs[D 1]. Ce quotidien exista « jusqu'à l'été 1944, où il connut une fin abrupte, en même temps que le régime qu'il avait contribué à inspirer[A 5] ». Cependant, les réticences de l'Action française face aux théories nazies ne reposaient pas sur une quelconque compassion pour les victimes du régime hitlérien[ad],[A 34]. ». À l'énoncé du verdict, il s'écrie : « C'est la revanche de Dreyfus ! Il visait également la fin de l'occupation de la Ruhr. En effet, l'Action française se développe par delà les frontières françaises. L'Action française Hebdo devient L'Action française 2000. Maurras pense que le suffrage universel est conservateur : « Nous n'avons jamais songé à supprimer le suffrage universel, dit-il. Ainsi, après le compromis d'Agadir, l'Allemagne cesse de s'intéresser au Maroc pour mieux s'intéresser aux évènements qui se déroulent alors en Orient. L'Action française étudiante était dirigée par Antoine Berth de 2013 à 2015, ancien responsable étudiant d'Ile-de-France de 2011 à 2012. Il déclare notamment à Barrès son ambition de « conquérir au royalisme non seulement l’Action, mais vous-même et la France entière[19] ». L'historien français Jean Touchard, dans l'article de l’Encyclopædia Universalis qu'il consacre à l'Action française, attribue trois raisons à l'influence du mouvement royaliste sur l'opinion publique : La doctrine de l'Action française attire alors une partie des élites catholiques[11], mais aussi une partie de la jeunesse française de droite[F 2], en particulier dans le « Quartier latin » à Paris[57] comme en témoigne le contingent important de sympathies que fournit l'École nationale des chartes avant et après la Première Guerre mondiale[A 13], de même que l'Institut catholique, les facultés de droit de la capitale et plus modérément celles de médecine et de pharmacie, les Beaux-Arts et la « Khâgne » du lycée Louis-le-Grand sous l'impulsion de André Bellessort[58]. En 1917, le journal voit son nombre d'abonnés augmenter de 7 500. thèmes : association,comptabilité,Action française,Commissaire De La République,courrier,France,legs,propagande,Propres,Realisation,République,Royalistes,trésorerie », la fiabilité et/ou l'indépendance requises, Fédération nationale des étudiants d'Action française, droite contre-révolutionnaire et traditionaliste, cercle de Dames et de Jeunes Filles royalistes, Loi de séparation des Églises et de l'État, Église catholique, apostolique et romaine, Gouvernement provisoire de la République française, Action française quotidienne, organe du nationalisme intégral, Assemblée des cardinaux et archevêques de France, Déclaration sur les lois dites de laïcité et les mesures à prendre pour les combattre, opposition au mariage homosexuel et à l'homoparentalité en France, Le docteur Guérin est grièvement blessé par deux terroristes, publications de l'Université de Bourgogne, Académie des sciences morales et politiques, « L’Action française et les catholiques. Le 21 mars 1952[243], bénéficiant d'une grâce médicale accordée par le président de la République Vincent Auriol[243], grâce réclamée maintes fois par l'écrivain Henry Bordeaux auprès du président par divers courriers, Charles Maurras est transféré à la clinique Saint-Grégoire de Saint-Symphorien-lès-Tours où il meurt le 16 novembre 1952, après avoir reçu les derniers sacrements. Les deux premiers fascicules de l’Enquête sur la monarchie paraissent en 1900 dans les colonnes de la Gazette de France sous la plume de Charles Maurras (le troisième paraît en 1903). Les cabinets suivants (Briand, Monis, Caillaux) ne modifient en rien cette baisse budgétaire. », « à la réalité syndicale, premier germe de l'organisation corporative qui d'elle-même, définit ou suggère un accord : Accord à la fois industriel et moral, fondé sur le genre du travail, inhérent à la personne du travailleur, et qui reconnaît à ceux qui n'ont point de propriété matérielle proprement dite une propriété morale, celle de leur profession ; un droit, celui de leur groupe professionnel. », « un bon corps d'officiers et un bon clergé », « défendre l'héritage en l'absence d'héritier », « la grande majorité des partisans de la politique de collaboration vient de la gauche française : Déat, Doriot, Pucheu, Marion, Laval, une grande partie de l’ancien personnel briandiste, « la fable intéressée qui fait de moi une espèce d'inspirateur ou d'Éminence grise du Maréchal. Mais dans son ensemble, l'Action française « devient peu à peu le refuge d'un conservatisme strict »[E 4], comme d'une obéissance souvent aveugle aux dirigeants du mouvement : selon l'historien Jacques Prévotat, « un des traits les plus frappants de l'emprise de l'Action française est la crédulité et la naïveté avec lesquelles les ligueurs accueillent sans l'ombre d'esprit critique les démonstrations des chefs du mouvement[B 3] ». », « Au moment où les Juifs connaissent en effet la pire persécution de toute l'histoire, où ils sont massacrés dans les camps allemands, par des exécutions, des gaz et des maladies (Maurras ignore évidemment tout cela, comme la plupart des Français occupés), il en reste aux vieilles querelles du, « D'où sans doute l'absence de banquet cette année-là. Comme l'écrivait René Rémond dans la préface de l'ouvrage de Véronique Auzépy-Chavagnac, ces derniers « retrouvent les valeurs d'ordre, d'autorité, de tradition qui définissaient le catholicisme intransigeant du XIXe siècle, héritage du combat contre la Révolution et ses principes jugés pernicieux, réactivé par Maurras et légitimé par une lecture fondamentale de Saint-Thomas d'Aquin. Les Camelots du roi naissent de l'intervention de Maxime Real del Sarte qui protestait contre la réhabilitation du capitaine Dreyfus. » De même, Carole Reynaud-Paligot relève que les « représentations essentialistes » imprègnent la vision d'une « race française » dotée par Maurras de « fondements biologiques[47]. En 1907-1908, alors que Clemenceau et Picquart occupent toujours les mêmes postes, le budget militaire français ne cesse de diminuer alors que celui de l’Empire allemand ne cesse de s'accroître : l’Allemagne dépense 431 millions de plus que la France[82]. À peu près rien ! La carte le confirme. Elle soutenait le régime de Salazar, le dictateur du Portugal sous l'égide du maréchal Carmona. », « Le seul conseil qu'ils pouvaient donner était « d'abord et avant tout, pas de guerre ! La génération Maurras marque un tournant culturel majeur dans l'histoire du royalisme français[248],[249].