29Par ailleurs, il ne faut pas comprendre littéralement le mot prospectus. 23Peu fréquent en poésie – Frantext ne livre que 41 attestations –, terriblement se rencontre deux fois chez Verhaeren, quatre fois chez Verlaine, tandis que le XXe siècle se taille la part du lion avec 31 exemples. Aller au contenu. Grojnowski (Daniel), 1981, « Apollinaire-Orphée : sur la poétique d’Alcools », Romantisme, n° 33, 91-108 [librement accessible en ligne]. Édition annotée des préoriginales avec une introduction et des documents, Genève-Paris, Droz-Minard [1965 (2e éd. La porte de l’hôtel sourit terriblement Qu’est-ce que cela peut me faire ô (continuer...) Catégories Guillaume Apollinaire, Travail 5 commentaires La puce. Guillaume Apollinaire. Le contrepoint mythique dans Alcools. Lisez ce Archives du BAC Commentaire de texte et plus de 247 000 autres dissertation. 227-254. Dans la Genèse (III, 23-24), Adam et Ève, chassés du paradis terrestre, s’en voient désormais interdire l’accès par les Chérubins (Alexandre 1996 : 104-105 ; Couffignal 1966 : 72-78 ; Durry 1978-9 : I, 94-95)21. Que l’on opte pour l’une ou pour l’autre interprétation, Ego – le « je » poétique – s’auto-attribue une condition et une expérience que l’on supposera négatives, du moins en première instance. Selon les renseignements que j’ai pu récolter, concernant la période qui va de 1800 à 1920, à l’aide de la base de données textuelles Frantext (accessible en ligne pour les abonnés), hier est le plus souvent bisyllabique (voir Le soleil d’hier m’a rejoint dans Lul de Faltenin, p. 77/98), la scansion monosyllabique apparaissant presque toujours en début de vers ou d’hémistiche ; l’exception la plus ancienne que j’ai relevée à cette dernière contrainte se lit sous la plume de Théophile Gautier : Et l’enfant, hier encor, chérubin chez les anges (L’Horloge, dans España). Du mythe païen au symbole chrétien, Bruxelles, Académie Royale de Belgique (Classe des Beaux-Arts, Collection in-4°, 3e série, Tome 2) [réimpression, 2002]. Pour traduire sa doctrine en poèmes, Romains recourt à une langue délibérément artificielle, que Leo Spitzer (2009) a étudiée en détail. Le jugement - … La rhétorique « moderniste » de Romains et – disons-le – sa mégalomanie vaniteuse le poussaient à négliger les dettes contractées vis-à-vis de ses prédécesseurs ; la préface qu’il a donnée en 1925 à La Vie unanime (p. 25-35), avec ses renvois inoffensifs à Goethe ou aux auteurs de l’Antiquité, témoigne éloquemment de cette posture. Nous sommes content de vous voir ici. Automne, Apollinaire, introduction. 5 Outre l’emprunt au Journal asiatique par le cahier de Stavelot, les pi(-/h)is apparaissent encore dans le premier état de Étoile (p. 662 ; voir Décaudin 1960b : 87-88, 1996 : 9-10 ; Durry 1978-9 : I, 85), dans Zone (p. 9-10/41), dans Les fenêtres (p. 168) et dans la pièce adressée À André Billy (p. 775) ; voir Debon (1988 : 97). merci d'avance 15Enfin, le calligramme Lettre-océan (p. 183-185), qui représente par des cercles concentriques la propagation des ondes de TSF émises depuis le sommet de la Tour Eiffel (Décaudin 2002 : 130), place au premier cercle le Hou ou… des sirènes, et au dernier le cré cré… que produisent les chaussures neuves du poète en train de marcher14. 17 Si j’ai raison sur ce point, il faut rejeter l’hypothèse, formulée par Chevalier (1970 : 127-128, 145), selon laquelle La porte dramatiserait le passage depuis l’être, négativement valorisé, du vers 3 vers l’avoir, positivement valorisé, du vers 8. Lisez ce Archives du BAC Guide pratique et plus de 247 000 autres dissertation. Alors qu’est-ce que cela peut faire d’être « cet employé » puisqu’au milieu des autres employés, ternes, amorphes, on est celui qui sait encore sentir et goûter tout le sens et la valeur de la vie. 2 Ce recueil de poèmes d’Apollinaire est le fruit d’une longue gestation et de transformations successives. — 2002, Apollinaire, Paris, Le Livre de Poche. 11Les pi-mus de la légende chinoise, ou des entités qui seraient à la fois angéliques et ichtyologiques, appartiennent au règne du merveilleux, référentiel et/ou langagier. Le poète, alors précepteur de la fille de la vicomtesse de Milhau en Rhénanie, y chante son amour malheureux pour la gouvernante de la maison, Annie Playden. "Toc toc Il a fermé sa porte Les lys du jardin sont flétris Quel est donc ce mort qu'on emporte Tu viens de toquer à sa porte Et trotte trotte La petite souris " Voici un poème extrait du recueil Alcools d'Apollinaire qui m'a interpellé. L’hypothèse, néanmoins, reste invérifiable et infalsifiable au vu des données disponibles ; je ne m’y attarderai donc pas. Mais si le segment me faire est bel et bien cohérent à lui seul, il ne recouvre pas une unité métrique. Malgré les modifications que La porte a connues entre sa première esquisse attestée et sa pré-publication, d’autres données suggèrent que l’intertexte baudelairien a gardé sa pertinence tout au long du parcours17. Chantre désigne un poète. La confrontation des deux recueils s’impose sur bien des points. Fiche bac sur une poésie d'Apollinaire, la chanson du mal aimé. Cité par : LEFÈVRE, Roger. 15 Dans la première montre représentée par Lettre-océan (p. 183), l’aiguille correspondant à l’heure de midi ou de minuit porte l’expression Zut pour M. Zun, qui nous rappelle que ce calligramme accompagnait, dans Les Soirées de Paris (juin 1914 ; II, p. 974-979), une critique en règle du « simultanisme » polyphonique prôné par Henri-Martin Barzun (Boschetti 2001 : 176-177 ; Décaudin 1960a : 477-480, 484-491 ; Goldenstein 2000 : 80). La théorie des accords », dans Dominicy (Marc), éd., Le souci des apparences. 16Le chant du vers 6 est lointain parce que personne ne saurait s’en approcher sans péril et parce qu’on l’entend depuis les prémices de la poésie ; les sirènes « meurent et remeurent » sans cesse parce que leur noyade relève d’un récit continuellement raconté et parce que des générations de poètes ont persisté à naître et à disparaître au cours des millénaires. Dans L’Émigrant de Landor Road (p. 87/106), le voyageur se noie Aux cris d’une sirène moderne sans époux et parmi des squales. Cornulier (Benoît de), 1995, Art Poëtique. — éd., 1996, Guillaume Apollinaire – Alcools, Paris, Klincksieck (Littératures contemporaines, n° 2). Habileté de poète qui renforce ainsi la tonalité même de la pièce et rend plus dénuée d’espoir la mélancolie qui est la note fondamentale. 6 En juillet 1914, Apollinaire confie : je fais mes poèmes en les chantant sur des rythmes qu’a notés mon ami Max Jacob (III, p. 214); il s’agissait apparemment de petits airs de valse auxquels il recourait même lorsque la prosodie linguistique ne s’y prêtait pas (Durry 1978-9 : III, 141-143). Dans Bénédiction aussi, mais de manière beaucoup plus directe, la condition terrestre du poète tient de la souffrance christique : sous la tutelle invisible d’un Ange, / L’Enfant déshérité […] s’enivre en chantant du chemin de la croix ; / Et l’Esprit (« la troisième personne divine ») […] le suit dans son pèlerinage ; Dans le pain et le vin destinés à sa bouche / Ils (« tous ses congénères ») mêlent de la cendre avec d’impurs crachats. Dans la version de la Pléiade, qui ne transmet pas l’adverbe lors, nous avons au vers 13 une césure dite « analytique », « italienne » ou « enjambante » (voir Cornulier 1995 : 64-68, 242 ; Dominicy 1992b : 163-164, 2000 : 249-256) ; on obtiendrait la même configuration au vers 14 si couple était une faute (d’auteur ou d’éditeur) pour couples. 643-654 [librement accessible en ligne]. Mais, dans Vendémiaire (p. 141/153),Apollinaire écrit Tous les fiers trépassés qui sont un sous mon front et le brouillon de 1909 se fait plus explicite (Décaudin 1960b : 225) : La poésie errait, plaintive et si divine ! 29-42. 25Si l’on veut progresser dans ce débat, il convient de confronter notre texte à Montparnasse (p. 353), un poème sans doute écrit autour de 1911-1912 : O porte de l’hôtel avec deux plantes vertes, O porte de l’hôtel un ange est devant toi, Donnez-moi pour toujours une chambre à la semaine, Ces raies sur lesquelles il ne faut pas que l’on marche, Il fait un peu lourd et vos cheveux sont longs, O bon petit poète un peu bête et trop blond, Vos yeux ressemblent tant à ces deux grands ballons. Cette image, dessins, photographies, domine les mémoires. Mais si Ego jouit, à son tour, du privilège unique que « tout existe pour lui », comment peut-il s’exclamer Qu’est-ce que cela peut me faire […] ? Album Alcools. 21 Notons la motivation ainsi donnée à sourit : le sourire s’offre volontiers à l’autre mais, à la différence du rire, il n’exige aucun écartement des mâchoires ; il peut donc être ouverture et fermeture, accueil et rejet. Pour le reste des poèmes, je renvoie directement à la Pléiade. 1 APOLLINAIRE. Tantôt l’être a le sentiment que sa destinée ne l’accable pas, qu’il reste capable de goûter le tout de l’existence, tantôt le découragement envahit tout. Jannini (Pasquale Aniel) et Zoppi (Sergio), éds, 1978, Unanimismo. Ces ébauches au ton doloriste évoquent, en effet, les souffrances du dieu incarné : Mais souffrirai-je assez, ma mère ? Le brouillon intitulé Brumaire porte, biffée, une esquisse plus accommodante : Nouvel oiseau d’une nouvelle réalité (Décaudin 1960b : 127). Autour du thème « les ports africains à l’ère des alliances », ce dernier a évoqué « l’éventualité d’une collaboration sous régionale ». Le court poème décrit un cortège de saltimbanques. De plus, Davies, Durry et Décaudin commettent une erreur de méthode en paraphrasant la succession des deux variantes comme si elles formaient une entité discursive accessible au lecteur. C'est pourquoi de mes maux ce n'était pas le pire Ce trou presque mortel et qui s'est étoile Mais le secret malheur qui nourrit mon délire Est bien plus grand qu'aucune âme ait jamais celé. Brunel (Pierre), 1997, Apollinaire entre deux mondes. 2Au niveau métrique, La porte ne soulève guère de difficultés2. Le séjour à Stavelot », Mercure de France, n° 1098, 1er février 1955, pp. Souvenons-nous qu’on ne saurait dire Qu’est-ce que cela peut me faire d’être riche? La répétition avec un parallélisme de construction « il faut bien que je meure » au vers 17 et « il faudrait que j'en meure » au vers 18 montre que la mort est inéluctable pour la Loreley. 2 Ce recueil de poèmes d’Apollinaire est le fruit d’une longue gestation et de transformations successives. L'analyse de la porte étroite de Gide nous conduit à nous interroger sur le sens du mot porte. “La porte” La porte de l'hôtel sourit terriblement Qu’est-ce que cela peut me faire ô ma maman D'être cet employé pour qui seul rien n'existe Pi-mus couples allant dans la profonde eau triste Anges frais débarqués à Marseille hier matin J'entends mourir et remourir un chant lointain Humble comme je suis qui ne suis rien qui vaille À quelles références, ce terme prosaïque nous renvoie-t-il ? 16 On n’oubliera pas qu’Apollinaire affectionnait la vision syncrétiste dans laquelle Orphée, prototype du poète, se confond avec Jésus (Le Bestiaire, p. 162/20 ; voir Couffignal 1966 : 129). La blessure justifie sa présence à l'arrière. Analyses de textes littéraires français (1918-1931), traduction de l’allemand par Jean-Jacques Briu, présentation et bibliographie par Étienne Karabétian, Paris, Éditions Ophrys (Bibliothèque de Faits de Langues), pp. Mais Seul le Tout existe constituerait une formulation équivalente, qu’on trouve d’ailleurs attestée, en même temps que ses traductions allemande (Nur das Ganze besteht) ou anglaise (Only the Whole exists), dans des textes (pseudo-)philosophiques accessibles via Internet. Les emplois pertinents apparaissent aux pages qui suivent dans l’édition Poésie / Gallimard de La Vie unanime : 37, 45, 46, 54, 67, 71, 81, 93, 99, 100, 111, 117, 118, 125, 140, 153, 188, 193. 14En outre, les sirènes synthétisent l’antique et le moderne. Apollinaire semble illustrer pleinement, on pourrait même dire « exemplifier », la condition du poète lyrique moderne. Lawler (James R.), 1955, « Apollinaire inédit. Rien n’est plus soi, rien n’est seul, rien n’est triste. Le poème 'La porte' du poète du 19ème-20ème siècle Guillaume Apollinaire. 25 On peut penser, dès lors, que l’ouverture de Cortège, avec son oiseau pris dans un mouvement ascensionnel (p. 48/74 ; voir Décaudin 1960b : 127-128), répond à l’oiseau mort et pantelant qui symbolise l’« unanime » chez Jules Romains. Selon Durry (1978-9 : I, 86), qui ne mentionne aucune source, « lorsqu’Apollinaire s’amusait à donner à ses amis d’étranges recettes de cuisine, il leur parlait des “gorges d’ange” ». Lisez, notez, partagez et appréciez la poésie! 7Apollinaire a découvert les animaux de légende que sont les poissons pi-mus etles oiseaux pi(-/h)is dans le Journal asiatique de janvier-février 1896 (Décaudin 1960b : 87, 143) : pi-mu : c’est-à-dire « aux yeux accouplés ». Qu’est-ce que cela peut me faire ô ma maman, D’être cet employé pour qui seul rien n’existe, Pi-mus couples allant dans la profonde eau triste, Anges frais débarqués à Marseille hier matin, J’entends mourir et remourir un chant lointain, Humble comme je suis qui ne suis rien qui vaille, Enfant je t’ai donné ce que j’avais travaille. Font exception me faire ô ma maman (2) et ce que j’avais travaille (8), où le dialogue entre mère et enfant devient explicite ; on notera qu’au vers 2 comme au vers 6, une division syntaxique 8/4 rétablit ou accroît la cohérence du deuxième segment (ô ma maman, un chant lointain), avec chaque fois un infinitif qui clôture le premier segment3. La plupart des seconds hémistiches sont « concordants » (au sens de Cornulier 1995 : 161-169), en ce sens qu’ils recouvrent une portion de texte cohérente sur le plan syntaxico-sémantique : sourit terriblement (1), pour qui seul rien n’existe (3), dans la profonde eau triste (4), à Marseille hier matin (5), -mourir un chant lointain (« proposition infinitive ») (6), qui ne suis rien qui vaille (7). Je note que, dans le manuscrit de La porte, deux cercles concentriques figurent à gauche du vers 6 (Adéma 1952 : 34). L’ermite, poème de Guillaume Apollinaire sur le thème : Divers. Il est dénué de toute ponctuation, ce qui est caractéristique chez Apollinaire : pour lui, le vers seul se suffit à lui-même. Essai d’analyse des formes poétiques, Paris, Minard (Bibliothèque des Lettres Modernes, 17). : La porte poem by Guillaume Apollinaire. Goldenstein (Jean-Pierre), 2000, « Anomo/Anora : tu connaîtras un peu mieux les Mayas. Use the criteria sheet to understand greatest poems or improve your poetry analysis essay. Poème 1904-1907, éd. Debreuille (Jean-Yves), éd., 1998, Alcools, en corps. C’est Dame Malvina, protectrice adorée, Qui sut la recouvrir de peinture dorée ; Le Garage Hermétique est fort loin de la … « La porte » est un court poème composé d’un septain et d’un monostyche à rimes suivies. Le substantif désigne alors des squales présents en Méditerranée, et qui ont donné leur nom à la célèbre Baie des Anges (n’oublions pas qu’Apollinaire a vécu à Nice ou à ses alentours de 1887 à 1899). (Décaudin 1993 : 99-100). 32On songe, bien sûr, à Hegel (Das Wahr ist das Ganze). Il suffit de s’entendre. — Œuvres en prose complètes, éd. 8Un cahier de 1899, rédigé à Stavelot, paraphrase les notes du Journal (Décaudin 1960b : 87 ; 1996 : 28) : Les poissons pi-mus (aux yeux accouplés) n’ont qu’un œil. Les textes sont disponibles sous licence Creative Commons Attribution-partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Pour tous les autres commentateurs, Ego désire entrer ou appréhende de le faire. Mobilisé et blessé pendant la guerre, il meurt à Paris le 9 novembre 1918 atteint par l'épidémie de #grippe espagnole. Histoire, théorie, esthétique, Paris, Honoré Champion, pp. Dans la Haute-Rue à Cologne Elle allait et venait le soir ... La porte 26. La dernière modification de cette page a été faite le 9 octobre 2016 à 14:19. 93-119. Quoique le document (qu’on trouve reproduit dans Adéma 1952 : 34) date de 1906 au plus tôt, il reprend des matériaux remontant à la fin du XIXe siècle, et une part essentielle de son inspiration semble nous renvoyer à la même époque (Décaudin 1993 : 103 ; Durry 1978-9 : I, 82-85). Le tour Qu’est-ce que cela peut me faire… confirme, au vers 2, cette hypothèse de lecture : pris isolément, Qu’est-ce que cela peut me faire d’être pauvre ? Le court poème décrit un cortège de saltimbanques. Romains (Jules), La Vie unanime. Un poème d’Apollinaire, précurseur du surréalisme par son absence de ponctuation, ses rimes souvent non suivies, ses calligrammes mêlant dessin et écriture. L'analyse de la porte étroite de Gide nous conduit à nous interroger sur le sens du mot porte. On s’expliquerait, du même coup, le ton doloriste et culpabilisant des passages supprimés. Cette lecture volontariste impose de comprendre la chute du poème comme une exhortation au travail poétique qui reste tout à fait étrangère à l’intertexte baudelairien. Poésie, poèmes et poètes. 12Le vers 6, que je séparerai provisoirement de sa suite pour les besoins de mon argumentation, mentionne un chant lointain qui demeure complètement indéterminé. Pierrot (1998 : 108) choisit la première branche de l’alternative, mais en adoptant une perspective strictement référentielle : nous sommes en avril 1899 ; venant de Monaco, Apollinaire et les siens (les pi-mus et les anges) séjournent à l’hôtel ; dans le hall, le jeune homme hésite à franchir la porte qui débouche sur une ville prestigieuse mais redoutée. "Toc toc Il a fermé sa porte Les lys du jardin sont flétris Quel est donc ce mort qu'on emporte Tu viens de toquer à sa porte Et trotte trotte La petite souris " Voici un poème extrait du recueil Alcools d'Apollinaire qui m'a interpellé. merci d'avance Ce document a été mis à jour le 12/09/2014 Leclercq-Marx (Jacqueline), 1997, La Sirène dans la pensée et dans l’art de l’Antiquité et du Moyen Âge. 31Avant de conclure, je voudrais revenir sur la correction appliquée au vers 3. A la lecture de ce texte, nous pouvons nous demander commt Apollinaire évoque sa fascination pr la femme aimée. On ajoutera que l’allusion aux plantes vertes / Vertes qui jamais / Ne porteront de fleurs, si elle fait référence au décor convenu des halls d’hôtels, se mue, par le biais de la double interrogation Où sont mes fruits Où me plantè-je, en un trait qui évoque subtilement la végétation de ce paradis dont l’homme s’est privé par sa faute originelle. Mais ils nous confrontent, d’emblée, à une incohérence pragmatique. « Lettre du 15 novembre 1915 à sa marraine de guerre ». de Michel Décaudin, Paris, Gallimard, « Poésie », 1983. La modernité vient surtout de la forme. Elle porte des lunettes noires qui symbolisent la cécité, infirmité associée dans la mythologie grecque à la sagesse. Je me rapporterai occasionnellement aux Œuvres en prose complètes dans la Pléiade, en mentionnant alors le volume, ainsi qu’aux Lettres à Lou et à Madeleine. Il dit le contraire de ce qu’il a voulu dire d’abord. En tout état de cause, Durry (1978-9 : I, 88) se trompe quand elle affirme que l’adjonction du mot triste(s) est postérieure à 1899. Quant à sa mère, choisie entre toutes les femmes à l’instar de la Vierge, elle se proclame Maudite, multiplie les blasphèmes et, dévorée par la haine qu’elle éprouve vis-à-vis de son fils, prépare au fond de la Géhenne / Les bûchers consacrés aux crimes maternels. En fin de compte, les sirènes tendent à rejoindre les Muses inspiratrices (Leclercq-Marx 1997 : 28, 36-37, 47) ; une tradition très ancienne (Leclercq-Marx 1997 : 24-26), qui remonterait à l’enseignement acousmatique de Pythagore et que nous transmet Platon (République, 616d-617d), les associe à l’« harmonie » ou à la « musique des sphères » et donc, de façon indirecte, aux vents (Leclercq-Marx 1997 : 165-173 ; voir La chanson du Mal-Aimé, p. 31/58 et Les fiançailles, p. 121/135) ou aux acousmates (perçus, cette fois, comme des bruits à l’origine indécise) dont parle Apollinaire dans deux poèmes de jeunesse évoquant les noms et la parole des anges (p. 513, 671 ; voir Couffignal 1966 : 116-118 ; Décaudin 1996 : 28).