11), et donc, de ce point de vue, ne diffère pas de la série de B1-3. L’explication avancée par Mellars et alii (2007 : 3660) pour cette “ anomalie ” (erreur de marquage, mélange par inadvertance au cours de la fouille ou au cours de la manipulation de la collection au Musée) n’est pas seulement un argument ad hoc. 4). 1, 3) ne peut être interprétée que comme la limite d’extension d’une fouille située entre cette ligne et l’entrée de la cavité. 1). Figure 21 – Pointe de Châtelperron raccordée à partir de deux fragments. 52Finalement, alors qu’ils représentent moins de 10 % de la surface fouillée par Delporte (cf. Lisbonne : Trabalhos de Arqueologia 45, American School of Prehistoric Research/Instituto Português de Arqueologia, p. 147-171. 14  “We conclude that (…) there was a clear concentration of diagnostically Aurignacian artefacts within or immediately adjacent to level B4 of his stratigraphy, clearly stratified between the typically Chatelperronian material in his level B5 and the equally typical Chatelperronian material in the overlying levels B1-B3”. 2007 : 3659). 2006 : fig. Here, we challenge Mellars et al.’s claims by showing their interpretation to be in direct contradiction with the available empirical evidence. La Grotte des Fées is a cave located in Châtelperron, in the French department of Allier, in the Auvergne region.[1]. 2006 : fig. 12  “brief episode of occupation by later Aurignacian groups”. 8La grotte des Fées (03° 03’ 18”E, 46°24’42”N ; www.geoportail.fr) est, en fait, un ensemble de deux cavités, distinctes mais interconnectées. 1). 82Dans l’état actuel des connaissances, on ne peut se baser que sur le fait que des parures en canine de Cerf ou de Renard sont connues aussi bien à l’Aurignacien qu’au Châtelperronien, ce qui aurait dû modérer la confiance montrée par Mellars et alii dans une attribution des deux spécimens de la grotte des Fées à l’Aurignacien. Mais dans ce secteur, deux hypothèses sont à considérer : d’une part celle où, pendant le Châtelperronien, aucun reste de faune n’a été accumulé dans le prolongement du palier sud utilisé par les carnivores pour leur tanière et, d’autre part, celle où de tels restes ont été accumulés en nombre suffisamment faible pour ne former qu’une fraction minime du palimpseste qui a pu être créé par une activité notable de ces mêmes carnivores postérieurement à l’occupation châtelperronienne. Les principales implications, tant méthodologiques que paléoanthropologiques, sont résumées en conclusion. Il est donc possible que le profil longitudinal corresponde à un état de fouille antérieur à celui rapporté à la fin de la campagne de 1954 (cf. Figure 12 – Représentation, avec un intervalle de confiance de deux écarts-type, des dates portées dans le tableau 4. 8). Elles consistent souvent en fragments atypiques que l’archéologue actuel reconnaît mais que le collectionneur de fossiles du XIXe siècle laissait volontiers partir au rebut, tout comme les produits de débitage (fig. (…) n’ont pas trouvé de remontages entre le matériel des niveaux B4-5 et celui des niveaux B1-B3 qu’ils supposent être des déblais ”16 (p. 3661). Gravina et al. Figure 2 – Archive inédite des fouilles Delporte (a) la fig. L’annotation “fouilles Bailleau” correspond aux légendes “déblais” et “déblais fouilles Bailleau” du profil. 1).Top right : equivalence between the different level designations used by Delporte over the years. (2007 : 3662) placent dans ce gisement pour prétendre qu’un «flux et un reflux» de populations châtelperroniennes et aurignaciennes sont “ fortement étayés par les données archéologiques ” de la séquence de la grotte des Fées. La composition des séries lithiques recueillies en B1-3 et B4-5, plutôt pauvres (tabl. Le site préhistorique de la Grotte des fées, à Châtelperron (Allier), a t-il livré tous ses mystères ? Cette interrogation a débouché sur de nouvelles recherches, tant sur le terrain que dans les archives. In : Congrès Scientifique de France, Trente-septième session (août 1870). The 13 radiocarbon dated samples were added to the bone counts. The stratigraphic consistency of 10 out of the 13 radiocarbon dates available relates to the fact that those 10 dates were obtained on samples coming from the conceivably in situ remnants excavated in 1962. Ces résultats ont remis en cause les fondements de la théorie de la “ Human Revolution ”. De plus, une mission de terrain sur le site a été réalisée de façon à disposer d’une meilleure estimation de la documentation de base. Figure 16 – Outils de silex à dos abrupt (“ steeply dressed flint implements ”) provenant de Châtelperron et illustrés par Lacaille (1947 : fig. Paris : Mémoire de la Société Préhistorique Française XXIX, 253 p. BORDES F. 1968 - La question périgordienne. Réservation en ligne cliquez ici (très fortement recommandée / COVID 19). (b) plan produit à l’issue de la même campagne de fouille (Delporte 1955 : fig. sous la surface du sol. Restaurant La Grotte aux fées. 2000 - Modern-non modern hominid interactions : A Mediterranean perspective. 13  “Whether any diagnostically Aurignacian pieces were found in any other levels [i.e., other than B4] of the Chatelperronian sequence appears to us open to serious doubt. BERNALDO DE QUIRÓS F. 1982 - Los inicios del Paleolítico Superior Cantabrico. Current Anthropology, 40 (3), p. 341-350. 30 cm) into the western end of this box section. Les données de la grotte des Fées, notamment le contraste existant entre les niveaux B1 à B3, d’une part, et B4-B5, d’autre part, s’accordent avec cette possibilité et soutiennent donc notre interprétation. La cohérence des datations est d’abord liée à la structuration spatiale du site : les échantillons du niveau B5 proviennent probablement d’un témoin in situ préservé en périphérie de l’habitat châtelperronien, tandis que les échantillons des niveaux B1-B3 sont issus d’une tanière de carnivores postérieure au Châtelperronien et située dans un renfoncement de la paroi sud de la grotte.Since the B5 samples probably come from an in situ remnant in the periphery of the Châtelperronian habitat, and the B1-3 samples from a post-Châtelperronian carnivore den in a recess of the south wall of the cave, consistency in dating relates to spatial patterning. Le premier, la grotte Poirrier, contenait deux dépôts superposés : à la base, des sables et des limons déposés par le Graveron et au sommet, un niveau à céramique gallo-romaine. D’ERRICO F., VANHAEREN M. 2002 - Criteria for Identifying Red Deer (Cervus elaphus) Age and Sex from Their Canines. 1953) ; c. niveau B4-5 (1962) ; d-e. niveau B4 (d. 1953; e. 1954).Figure 19 – Dufour bladelets from the grotte des Fées : a-b. Selon cette hypothèse, toutes les pièces seraient issues directement du stock châtelperronien des niveaux B4 et B5 sous-jacents (beaucoup moins patinés), et auraient été secondairement rejetées au dessus des niveaux B4 et B5 in situ au cours des fouilles du XIXe siècle, soit seulement 80 ans avant la fouille Delporte. Dans tous les cas, le véritable intérêt de la pièce mentionnée par Mellars et alii, est qu’elle met en relation les niveaux A à B3 par un raccord s’ajoutant à celui qui joint un large fragment proximal issu du niveau A à un fin fragment distal du niveau B3 (fig. Madrid : Centro de Investigación y Museo de Altamira, 8, 347 p. BINFORD L. 1973 - Interassemblage variability : The Mousterian and the “functional” argument. I). histoire des fouilles, stratigraphie et datations The Grotte des Fées (Châtelperron, Allier), an illusory “Châtelperronian-Aurignacian” interstratification. Down : relative frequencies per level of edge-damaged, surface-weathered and unbroken pieces (chips and chunks excluded) (after Zilhão et al. (Eds.) Le matériel qui présente des caractères diagnostiques châtelperroniens est placé à droite de la ligne pointillée. Si la canine de biche était de facture aurignacienne, cela ne témoignerait pas pour autant d’une interstratification puisque, si elle est issue du niveau B4, elle a été mise au jour en 1952, c’est-à-dire l’année où Delporte a traversé les déblais dans la tranchée longitudinale (cf. Ces vestiges aurignaciens sont susceptibles de provenir d’un niveau surmontant les dépôts moustériens et châtelperroniens. [3], The site was registered by the French Ministry of Culture as a monument historique in 1949. Le trait discontinu représente la surface hypothétique du sol à l’époque de Bailleau, sur la base des indications de Delporte (cf. Retour à la liste. histoire des fouilles, stratigraphie et datations », PALEO [Online], 19 | 2007, Online since 23 April 2009, connection on 28 December 2020. La discussion qui suit nous permet de proposer une synthèse sur le sujet. Models in Prehistory. Angoulême, 1956, p. 452-477. Tableau 3 - Ossements (dents exclues) et éléments lithiques recueillis dans les différents niveaux B de la grotte des Fées, fouilles H. Delporte (selon Zilhão et al. histoire des fouilles, stratigraphie et datations, Crache perforée dans le Gravettien du sire (Mirefleurs, Puy-de-Dôme), Chronologie du site moustérien de type Quina des Pradelles (Marillac-le-Franc, Charente, France), Le silex Grain de mil, ressource clé du Sud-Ouest de la France au Paléolithique : caractérisation pétroarchéologique et clé de détermination en contexte archéologique, The Grain de mil flint, a key resource from south-western France during the Palaeolithic: Characterization and determination criteria in archeological contexts, Investigation concerning a tool: techno-economical, functional and experimental analysis of Chatelperronian endscrapers from Canaule II (Creysse, Dordogne, France), The middle Palaeolithic lithic industry of Roc de Combe (Payrignac, Lot, France), A new example of Denticulate Discoïd Mousterian, Processus géologiques de formation du site d’Isturitz (Sud-Ouest de la France). Alors que, pour la première version, les auteurs citent intégralement le résumé du colloque, la soi-disant version finale ne semble pas venir d’ailleurs que de l’imagination de Mellars et alii. Cette dernière interprétation a été contestée par Mellars et collaborateurs (2007). 1 (a). ou de Mellars et collaborateurs, nous prétendons que la cohérence de ces dix dates ne traduit pas la fiabilité de l’interprétation stratigraphique de Delporte, mais reflète la répartition en mosaïque (et la dérive chronologique latérale qu’elle implique) des occupations du site par les carnivores et les hommes. B18, Avenue des Facultés, 33405 Talence, France - j.ph.rigaud@ipgq.u-bordeaux1.fr. S’ils l’avaient fait, ils auraient évité l’erreur qui consiste à croire que, pour être correcte, notre interprétation nécessiterait l’obtention de dates autour de 39-40 ka 14 C BP pour du matériel provenant, à l’origine, de dépôts sous-jacents, mais trouvés dans B1-3. A quelques mètres au nord de la grotte Bailleau, existe un troisième locus : la grotte effondrée. De cette voie ferrée, il ne reste plus aujourd’hui qu’un chemin rural longeant le Graveron. Nous en avons déduit que les os datés avaient été accumulés de la même façon. Dans les discussions consacrées au sujet, Bordes ignore ce site, à l’exception d’une mention dans une liste de vieilles fouilles ayant livré des séries de “ Périgordien ancien ” (Bordes 1968 : 60). [3] The first delving research was led by Albert Poirrier, who carried out the construction of the railway line and who had a keen interest in prehistory. Considérant le sujet traité, il était suffisant de montrer que les niveaux B1 à B3 étaient remaniés. 2006 : fig. This interpretation is contradicted neither by the few refittings found by Delporte and by us, nor by the stratigraphic position of the small number of typical Mousterian items recovered at the site. En haut : fréquence relative des lamelles et des petits vestiges (< 2 cm) et proportion de la masse d’objets de chaque niveau rapporté à la totalité du matériel récolté dans l’ensemble B. III; cf. 86Nous avons soutenu précédemment (Rigaud 2000, 2001 ; Bordes J.-G. 2002, 2003, 2006) que d’autres personnes faisant autorité dans la discipline ont fait de semblables erreurs. Sur un plan théorique, on peut même envisager la possibilité que cette retouche envahissante soit produite par le “ débordement ” d’une retouche scalariforme, en particulier si cette dernière forme de retouche typique des industries aurignaciennes est appliquée à l’extrémité d’une lame épaisse à face dorsale convexe, comme cela est le cas pour cet objet. 1,3,9,13). De même, il est apparu que le secteur du Piage ayant livré l’interstratification est formé de dépôts de pente qui livrent, pêle-mêle, des vestiges aurignaciens et châtelperroniens ainsi que des pièces moustériennes fortement altérées, et que la lentille aurignacienne interstratifiée dans les couches châtelperroniennes du Roc-de-Combe n’est rien d’autre qu’une reconstruction théorique qui réinterprète des séries provenant de fouilles livrant un mélange de pièces gravettiennes, aurignaciennes, châtelperroniennes et moustériennes (Bordes 2002, 2003, 2006). Dating, Stratigraphies, Cultural Implications. Prendre la route Centrale et suivre les panneaux touristiques bleus « Sentiers La Grotte des fées ». 2). Le fragment apical est issu du niveau B3 et le fragment basal a été recueilli dans la couche humifère (niveau A). De la même façon, Pelegrin (1995) confirme la nature aurignacienne des vestiges rencontrés par Delporte au sein de sa séquence châtelperronienne mais ne se base pas sur ce diagnostic pour appuyer le modèle de l’interstratification. Figure 23 – A gauche : la “ fine lame ” provenant du principal niveau moustérien (C3) préservé dans le niveau inférieur de galerie et portant la mention “ chantier A, 1954 ” et une indication de profondeur de “ 215-235 ” sous le niveau de base, soit 2,65 à 2,95m. Ces séries offrent de bons exemples du type de matériel que des fouilleurs du XIX. Elle est à l’origine du débat des années soixante-dix portant sur la variabilité fonctionnelle des industries dont l’expression la plus emblématique reste la controverse sur l’interprétation des faciès moustériens (Binford 1973 ; Bordes 1973). Figure 13 – Provenance des échantillons 14C de la grotte des Fées portée sur un plan indiquant la nature des dépôts rencontrés.Figure 13 – Radiocarbon sample provenience and horizontal stratigraphy at the Grotte de Fées. A gauche : canine de Cerf très usée provenant de la campagne de fouille 1952 et montrant une perforation obtenue par rotation. En haut, à droite : tableau d’équivalence des différentes dénominations stratigraphiques utilisées par Delporte lors des différentes campagnes de fouilles. 29Connaissant le mode opératoire des fouilleurs du XIXe siècle, le fait que Bailleau ait laissé intacte une partie importante du remplissage de la grotte effondrée, laisse sceptique. Figure 19 – Lamelles Dufour de la grotte des Fées : a-b, niveau A (a. Châtelperron - grotte des fées - 1.jpg 2,362 × 1,575; 3.93 MB Delporte Henri (1956), La grotte des Fées de Châtelperron (Allier), Congr. 1 (a). 2001 - La Cuevadel Pendo. 15L’élaboration de cette figure 3 se base sur l’idée que les travaux réalisés par Delporte en 1962, les seuls dont aucune publication ne rend compte, ont concerné le palier sud. Figure 8 – Reproduction du texte de Bailleau (1869 : 13-14) faisant mention du travail réalisé à la grotte effondrée.Figure 8– Fac-simile reproduction of Bailleau’s (1869 : 13-14) account of the excavation work that he carried out at the Grotte Effondrée. Dans la mesure où la ligne dessinée par Delporte représente la limite ouest de l’extension des fouilles anciennes, et non pas la limite est, tout profil dessiné à l’intérieur du palier sud, avant la zone de recouvrement, devra faire apparaître des dépôts perturbés, de la base au sommet.Since Delporte’s line represents the western, not the eastern limit of the 19th-century excavations, any profiles drawn inside the palier sud before the overlap zone was reached would have cut through disturbed deposits from top to bottom. Comme le montre le tableau 3, le niveau B4-5 est très pauvre. In : Congrès Préhistorique de France. stumbled. BORDES F. 1973 - On the chronology and contemporaneity of different paleolithic cultures in France. Comptes-Rendus de l’Académie des Sciences de Paris, 325, p. 537-543. En haut, à droite : tableau d’équivalence des différentes dénominations stratigraphiques utilisées par Delporte lors des différentes campagnes de fouilles. A; Soressi et d’Errico 2007). En effet, selon Delporte, le niveau B5a comblait une cuvette dans le palier sud, creusée de 18 cm dans les niveaux moustériens sous-jacents et dans laquelle, en dépit de sa faible superficie (6 dm 2, soit un diamètre inférieur à 30 cm), il trouva une concentration importante d’esquilles osseuses : 127, soit pas moins que 41 % de l’assemblage faunique de l’ensemble des niveaux B (tabl. Toutefois, leur étiquetage exact est : “ B1-3 ” (ce qui est correctement indiqué dans la première publication de Gravina et al. Media in category "Grotte des Fées (Châtelperron)" The following 5 files are in this category, out of 5 total. Ces dernières fouilles n’ont jamais donné lieu à un enregistrement précis ni à une publication exhaustive sur laquelle puisse s’appuyer une évaluation détaillée des différentes interprétations. Après avoir traité la question de l’historique des fouilles, auquel nous apportons plusieurs éléments nouveaux, nous abordons successivement la stratigraphie, les datations et les séries de vestiges elles-mêmes. In : La Préhistoire : problèmes et tendances. This of course would presumably imply that the drawn section of this trench was recorded by Delporte before the extension of the excavation into the overlap zone with the 19th-century excavations (…)” (Mellars et al. Le fragment apical est issu du niveau B3 et le fragment basal a été recueilli dans la couche humifère (niveau A). Pour nos collègues, il s’est agit de prélever des échantillons dans les collections du MAN, de les envoyer au laboratoire de datation et d’interpréter les résultats obtenus en se basant sur la stratigraphie du site publiée un demi-siècle auparavant. 20  “Perhaps the most extraordinary (…) aspect of the Zilhão et al. Ce faisant, ils ont admis que la section ouest du profil était perturbée et ont expliqué le désaccord qui en résulte (le dessin de la stratigraphie ne laisse apparaître aucune perturbation) par le fait que les vues auraient été prises à un moment différent de la fouille : 22“ Delporte a noté que la terminaison orientale [souligné par nos soins] des fouilles du XIXe siècle se surimposait, sur une courte distance (~30 cm. BAILLEAU J.-G. 1872 - L’homme pendant la période quaternaire dans le Bourbonnais. New York : Academic Press, 371 p. LÉVÊQUE F., VANDERMEERSCH B. 1Au cours des années cinquante et soixante, l’idée que les industries paléolithiques pourraient représenter de très longues traditions culturelles reflétant la coexistence, dans une même région, de groupes humains différents, s’est largement répandue parmi des préhistoriens. Fig. C’est pourquoi, nous nous sommes attachés à réunir une documentation suffisante, bien qu’imparfaite, pour alimenter une discussion sur l’histoire des fouilles ainsi que sur la taphonomie et la signification des séries recueillies. L’origine (niveau et année de fouille) des échantillons de B4 et B5 est connue d’après la déclaration gardée en archive au MAN où Brad Gravina a listé les échantillons qu’il a prélevé au mois d’octobre 2004. PELEGRIN J. 12Ayant entamé le remplissage de la grotte sur une distance de 15 m depuis l’entrée et rencontrant de larges blocs ne permettant pas une exploration plus poussée de la galerie, Bailleau cessa ces travaux. Dans ce cas, ne pas obtenir une date châtelperronienne dans le niveau B1-3 est tout à fait en accord avec notre modèle. Parmi les possibles scénarios de formation du site portés dans le tableau 1, deux d’entre eux illustrent cette proposition : celui où le niveau B1-3 et celui où les deux niveaux B1-3 et B4-5, représentent des palimpsestes associant accidentellement des os et des silex, accumulés par des agents distincts et par conséquent, les ossements recueillis ne sauraient fournir un matériau convenable pour dater les occupations préhistoriques dont témoignent les vestiges lithiques. 53Mellars et collaborateurs contestent les conclusions de notre étude de la série lithique en discutant sept points de notre argumentation que nous allons développer dans ce qui suit. In : C. Renfrew (Ed. 1999). Celles-ci débutèrent à l’automne 1867 et furent poursuivies jusque dans les années 1870-1872. Left : red deer canine from the 1952 field season with perforation obtained mostly by rotation. backdirt hypothesis is the remarkable degree of archaeological incompetence it implies in the conduct and recording of Delporte’s excavations at Châtelperron”. Leur démarche reposerait sur des faits avérés ; la nôtre, essentiellement théorique, serait fictive. La présence d’os fracturés et quelques exemplaires “ d’outils en os ” ont cependant conduit Bailleau à conclure à l’occupation du site par les hommes (Bailleau 1869 : 12 ; pl. Dans le cas de la grotte XVI et de la grotte des Fées et, tenant compte des autres dates obtenues pour les même niveaux, les dates les plus récentes peuvent aussi représenter des sous-estimations sans pour autant témoigner d’une longue contemporanéité avec les Aurignaciens.Note that the results for Abri Dubalen, La Quina Aval and Caune de Belvis are on non-ultrafiltrated samples and, hence, likely underestimated (Higham et al. infra). Visite libre avec fiche, lampe de poche et clé à retirer à la Maison de la Vallée du Sichon. Below : different views of object no. D’ERRICO F., ZILHÃO J., BAFFIER D., JULIEN M., PELEGRIN J. Il contient seulement 3 % du total de vestiges recueillis dans l’ensemble des niveaux B et, surtout, aucun ossement. De façon significative, Zilhão et al. Jusqu’en 1968, la grotte des Fées constituait le plus important site de reproduction de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec plus de 6 000 individus. BORDES J.-G. 2002 - Les interstratifications Châtelperronien/Aurignacien du Roc de Combe et du Piage (Lot, France). Cette différence significative entre les niveaux moustériens et châtelperroniens a été soulignée sans ambiguïté par Delporte : “ Malgré la faible surface de l’espace “ fouillable ”, une différence fondamentale a pu être constatée entre les niveaux nets de la couche supérieure et la diffusion de vestiges, ainsi que leur petit nombre, dans la couche inférieure ; cette pauvreté de l’industrie est d’ailleurs confirmée par l’étude de la série Bailleau, beaucoup plus riche en pièces du Paléolithique supérieur qu’en pièces moustériennes ” (Delporte 1957 : 457-458). Tout comme dans les autres disciplines scientifiques, la preuve ultime est la mise à l’épreuve des hypothèses par la vérification des prédictions. 13). Evolutionary Anthropology, 12, p. 188–202. 83Mellars et ses collaborateurs insistent fortement sur les compétences de fouilleur d’Henri Delporte : 84“ Peut-être la chose la plus extraordinaire (…), dans l’hypothèse de déblais énoncée par Zilhão et al., est le remarquable degré d’incompétence qu’elle implique quant à la conduite des fouilles et la compréhension qu’en a eu Delporte à Châtelperron ”20 (p. 3661). La défense du modèle de l’interstratification, avec ses implications sur le débat de la transition, nécessiterait donc de disposer d’un exemple qui ne laisse aucune place au doute. 23  “These data [the vertical variation in the frequencies of taphonomically significant lithic attributes] suggest that, whereas levels B4 to B5a may well have been broadly in situ, B1 and B2 were not; given the marked surge in edge-damaged items from B4 to B3, the same probably applies to the latter”. 32Cette incohérence entre les indications topographiques de Delporte et son interprétation stratigraphique est trop importante pour que lui-même, dans une certaine mesure, ne l’ait pas perçue. Their evaluation suggests, considering the location of both Delporte’s and previous, 19th-century excavation work, that at least the upper part of Delporte’s profile cut through disturbed deposits and cannot be used to support the integrity of the sequence. (b) profil transversal au niveau de la galerie inférieure comblée de dépôts moustériens (Delporte n.d. : Planche III), situé entre les repères 3 et 7 du profil longitudinal de la fig. L’ensemble de ces concrétions présente les formes les plus bizarres que l’imagination interprète suivant sa fantaisie.