J’ai relevé dans l’histoire des expéditions coloniales quelques traits que j’ai cités ailleurs tout à loisir. Mais laissons cela. C’est un cousin. Elles réservaient, intact, l’espoir. Rien ne manquera, pas même le célèbre fardeau de l’homme blanc. Quelle générosité, mon Père ! Mais passons et pressons, crainte que notre pensée ne s’égare vers Alger, le Maroc, et autres lieux où, à l’heure même où j’écris ceci, tant de vaillants fils de l’Occident, dans le clair-obscur des cachots, prodiguent à leurs frères inférieurs d’Afrique, avec tant d’inlassables soins, ces authentiques marques de respect de la dignité humaine qui s’appellent, en termes techniques, « la baignoire », « l’électricité », « le goulot de bouteille ». Avec lui les nègres sont sûrs de n’être pas lynchés, les juifs de ne pas alimenter de nouveaux bûchers. Après tout, la civilisation n’a jamais été faite jusqu’à présent que par des Blancs... L’Europe devenue jaune, il y aura certainement une régression, une nouvelle période d’obscurcissement et de confusion, c’est-à-dire un second Moyen-âge. Je crois pouvoir le dire. Le petit bourgeois ne veut plus rien entendre. L’Indochine piétinée, broyée, assassinée, des tortures ramenées du fond du Moyen-Age ! Il a tout lu, tout dévoré au contraire. Retrieved 23 September Cesaire discusses the relationship between civilization and savagery and points out the hypocrisy of colonialism. Après avoir annexé la science, le voilà qui revendique la morale. Attendu, comme l’affirme son confrère en christianisme, le R. P. Muller : « que l’humanité ne doit pas, ne peut pas souffrir que l’incapacité, l’incurie, la paresse des peuples sauvages laissent indéfiniment sans emploi les richesses que Dieu leur a confiées avec mission de les faire servir au bien de tous ». Aimé Césaire (1903-2008), écrivain et poète martiniquais, publie en 1950 Discours sur le colonialisme, un pamphlet contre le colonialisme. SQ1 L.A n°5 : Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950 Publié en 1950, c'est-à-dire au sortir de la Seconde Guerre mondiale, pendant celle de Corée et peu avant celle d'Algérie, le pamphlet d'Aimé Césaire est non seulement l'un des plus grands textes fondateurs de l'anticolonialisme mais aussi un violent réquisitoire contre le capitalisme et la bourgeoisie européenne. Les moralistes n’y peuvent rien. M. Mannoni diagnostique : « Le Malgache n’essaie même pas d’imaginer pareille situation d’abandon... Il ne désire ni autonomie personnelle ni libre responsabilité. Acquista Discours sur le colonialisme in Epub: dopo aver letto l’ebook Discours sur le colonialisme di Aimé Césaire ti invitiamo a lasciarci una Recensione qui sotto: sarà utile agli utenti che non abbiano ancora letto questo libro e che vogliano avere delle opinioni altrui. CONTRE-COURANTVoici une émission qui va indéniablement vous demander un effort d’écoute. Et cet argent sanglant qui s’amasse dans vos coffres, messieurs ? De là à absoudre les colonialistes altérés de sang, il n’y a évidemment qu’un pas. quatre-vingt-dix mille morts à Madagascar ! Aimé Césaire, « Lettre à Maurice Thorez », 1956. Cheikh Anta Diop : Nations nègres et Culture, collection « Présence Africaine », 1955. « Le temps du vieux colonialisme est passé ». Ce sont ces « intellectuels européens » qui, « par une déception et une rancœur exceptionnellement aiguës », s’acharnent depuis une cinquantaine d’années « à renier les divers idéaux de leur culture » et qui, de ce fait, entretiennent, « notamment en Europe, un malaise tenace ». Alors, encore une fois, attention !L’américaine, la seule domination dont on ne réchappe pas. | Se connecter | Je ne m’étendrai pas sur le cas des historiens, ni celui des historiens de la colonisation ni celui des égyptologues, le cas des premiers étant trop évident, dans le cas des seconds, le mécanisme de leur mystification ayant été définitivement démonté par Cheikh Anta Diop, dans son livre Nations nègres et Culture - le plus audacieux qu’un nègre ait jusqu’ici écrit et qui comptera, à n’en pas douter, dans le réveil de l’Afrique [5]. Pour M. Caillois, le véritable Lévy-Bruhl ne peut être que le Lévy- Bruhl où le primitif extravague. **Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Vrai ou pas vrai ? Eh bien, la voilà, la supériorité de l’Occident : « Cette discipline de vie qui s’efforce d’obtenir que la personne humaine soit suffisamment respectée pour qu’on ne trouve pas normal de supprimer les vieillards et les infirmes. His interpretation flips the common narrative, in order to point out the autonomy that existed in colonizing foreign lands. Faites fonctionner l’oublioir ! Et alors, un beau jour, la bourgeoisie est réveillée par un formidable choc en retour : les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets. Et je dis que de la colonisation à la civilisation, la distance est infinie ; que, de toutes les expéditions coloniales accumulées, de tous les statuts coloniaux élaborés, de toutes les circulaires ministérielles expédiées, on ne saurait réussir une seule valeur humaine. Antoine Vitez a su insuffler à la lecture qu'il a donnée en 1989 du Discours sur le colonialisme d'Aimé Césaire la rigueur rageuse de ce réquisitoire sans haine ni pathos, imprégné d'humour et d'amour. AIMÉ CESAIRE – DISCOURS SUR LE COLONIALISME – TEXTE INTÉGRAL – socialgerie. Ils étaient prêts, même à ce prix, ou plutôt à ce prix seulement, à renverser encore une fois leur attitude. Je parle de millions d’hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la vie, à la danse, à la sagesse. C’est très précisément cela qui donne une chance à M. Yves Florenne. Voire ! Vous allez au Congo ? Qui parle ? "- … A mon tour de poser une équation : colonisation = chosification. Tant de sociétés, tant de langues éteintes, de cités, de droits, de foyers anéantis, firent le vide autour de Rome, et là où les barbares n’arrivaient pas, la barbarie naissait d’elle-même. Fallait-il empêcher le maréchal Bugeaud de systématiser tout cela dans une théorie audacieuse et de se revendiquer des grands ancêtres : Donc, oyez : « Par ces épreuves (réservées à l’Occidental [A.C.]), on triomphe de la peur infantile de l’abandon et on acquiert liberté et autonomie, biens suprêmes et aussi fardeaux de l’Occidental. Personne, que je sache, lorsque M. Albert Sarraut, tenant discours aux élèves de l’Ecole coloniale, leur enseigne qu’il serait puéril d’opposer aux entreprises européennes de colonisation « un prétendu droit d’occupation et je ne sais quel autre droit de farouche isolement qui pérenniseraient en des mains incapables la vaine possession de richesses sans emploi ». Comme c’est commode ! Je vous avertis solennellement qu’à ce jeu, c’est votre carrière qui se joue. ». File:Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme.jpg From Wikipedia, the free encyclopedia. C’est un fait : la nation est un phénomène bourgeois... Mais précisément, si je détourne les yeux de l’homme pour regarder les nations, je constate qu’ici encore, le péril est grand ; que l’entreprise coloniale est, au monde moderne, ce que l’impérialisme romain fut au monde antique : préparateur du Désastre et fourrier de la Catastrophe : Eh quoi ? Accueil > MARX - MOUVEMENTS COMMUNISTES > AIMÉ CESAIRE - DISCOURS SUR LE COLONIALISME - TEXTE INTÉGRAL (...). Read 220 reviews from the world's largest community for readers. Comme ce n’est pas notre droit de nous en indigner. Quel palmarès ! » Au second, de s’attaquer au faux évolutionnisme », en ce qu’il tente de supprimer la diversité des cultures, en le considérant comme des stades d’un développement unique qui, partant d’un même point, doit les faire converger vers le même but ». Qu’on le suive pas à pas dans les tours et détours de ses petits tours de passe-passe, et il vous démontrera clair comme le jour que la colonisation est fondée en psychologie ; qu’il y a de par le monde des groupes d’hommes atteints, on ne sait comment, d’un complexe qu’il faut bien appeler complexe de la dépendance, que ces groupes sont psychologiquement faits pour être dépendants ; qu’ils ont besoin de la dépendance, qu’ils la postulent, qu’ils la réclament, qu’ils l’exigent ; que ce cas est celui de la plupart des peuples colonisés, des Malgaches en particulier. De convenir de ce qu’elle n’est point : ni évangélisation, ni entreprise philanthropique, ni volonté de reculer les frontières de l’ignorance, de la maladie, de la tyrannie, ni élargissement de Dieu, ni extension du Droit ; d’admettre une fois pour toutes, sans volonté de broncher aux conséquences, que le geste décisif est ici de l’aventurier et du pirate, de l’épicier en grand et de l’armateur, du chercheur d’or et du marchand, de l’appétit et de la force, avec, derrière, l’ombre portée, maléfique, d’une forme de civilisation qui, à un moment de son histoire, se constate obligée, de façon interne, d’étendre à l’échelle mondiale la concurrence de ses économies antagonistes. Pour ouvrir ici une parenthèse dans ma parenthèse, je crois qu’un jour viendra où tous les éléments réunis, toutes les sources dépouillées, toutes les circonstances de l’œuvre élucidées, il sera possible de donner des Chants de Maldoror une interprétation matérialiste et historique qui fera apparaître de cette épopée forcenée un aspect par trop méconnu, celui d’une implacable dénonciation d’une forme très précise de société, telle qu’elle ne pouvait échapper au plus aigu des regards vers l’année 1865. Il parait que c’est la constatation que se confient tout bas les stratèges américains. Ce serait un crime de lèse-humanité, de la part du colonisateur, d’émanciper les races primitives de ce qui est valeureux, de ce qui constitue un noyau de vérité dans leur pensée traditionnelle, etc. Heureusement qu’il reste les nègres. Et voici la saisissante unité de tout cela, la persévérante tentative bourgeoise de ramener les problèmes les plus humains à des notions confortables et creuses : l’idée du complexe de dépendance chez Mannoni, l’idée ontologique chez le R. P. Tempels, l’idée de « tropicalité » chez Gourou. Non, jamais dans la balance de la connaissance, le poids de tous les musées du monde ne pèsera autant qu’une étincelle de sympathie humaine. Aucune surprise possible. C’étaient des sociétés pas seulement antécapitalistes, comme on l’a dit, mais aussi anticapitalistes. le racisme de ces messieurs ne me vexe pas. Au bout de l’humanisme formel et du renoncement philosophique, il y a Hitler. Seulement, attention ; il importe qu’il soit bien entendu que cette tolérance, nègres, Juifs, Australiens, la doivent, non à leurs mérites respectifs, mais à la magnanimité de M. Caillois, non à un diktat de la science, laquelle ne saurait offrir de vérités qu’éphémères, mais à un décret de la conscience de M. Caillois, laquelle ne saurait être qu’absolue ; que cette tolérance n’est conditionnée par rien, garantie par rien si ce n’est par ce que M. Caillois se doit à lui- même. Aérolithe littéraire ? M. Mannoni a mieux : la psychanalyse. La pensée des Bantous étant ontologique, les Bantous ne demandent de satisfaction que d’ordre ontologique. Aimé Cesaire Discours sur le Colonialisme-1 **Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. - Peuh ! Ecoutez- le plutôt : « Le destin de l’Occidental rencontre l’obligation d’obéir au commandement : Tu quitteras ton père et ta mère. - Mais le racisme américain ? Que seul l’Occident sait penser ; qu’aux limites du monde occidental commence le ténébreux royaume de la pensée primitive, laquelle, dominée par la notion de participation, incapable de logique, est le type même de la fausse pensée. ». Discours d’hommage du président Sarkozy pour l’entrée d'Aimé Césaire au Panthéon. 1 It was the age of decolonization and revolt in Mrica, Asia, and Latin America. He was "one of the founders of the négritude movement in Francophone literature". La voici : « On demande pourquoi la barbarie a débouché d’un seul coup dans la civilisation antique. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Commentaire de texte: Discours Sur Le Colonialisme d'Aimé Césaire. Et ça donne encore ceci (cette fois mouture littéraire) : « Je sais que je dois me croire supérieur aux pauvres Bayas de la Mambéré. Une nouvelle expérience du manuel numérique avec des fonctionnalités innovantes et un accompagnement sur mesure. Ce frisson d’aise qui vous revigorait les somnolences ! Le peuple ! Discours sur le colonialisme book. ». Pensez donc ! Que chacun fasse ce pour quoi il est fait, et tout ira bien. Il ne s’agit pas de supprimer les inégalités parmi les hommes, mais de les amplifier et d’en faire une loi. Tout garanti, efficacité éprouvée, toute expérience faite et concluante, c’est d’un racisme qu’il s’agit, d’un racisme français encore maigrelet certes, mais prometteur. Le fait est que la civilisation dite « européenne », la civilisation « occidentale », telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois, est incapable de résoudre les deux problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial ; que, déférée à la barre de la « raison » comme à la barre de la « conscience », cette Europe-là est impuissante à se justifier ; et que, de plus en plus, elle se réfugie dans une hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle a de moins en moins chance de tromper.

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